Chapitre 2 : Entre la vie et la mort
- shwdolls
- 3 nov. 2024
- 6 min de lecture

Je n'avais jamais entendu Bruno pleurer… Jamais...
Cette révélation me frappe comme un coup de tonnerre, plongeant mon esprit dans une obscurité soudaine. Entre Bruno, Samuel et moi, s’était nouée, au fil des années, une complicité solide, tissée de secrets et de rires.
Samuel me lance un regard grave :
— Alex, viens. On doit y aller. Maintenant.
Les questions tourbillonnent dans mon esprit. Cela fait des semaines que je n’ai pas vu Bruno. Entre les examens et mon boulot à mi-temps, nos chemins se sont éloignés malgré nous. Sans attendre, je monte à l'arrière du scooter de Samuel, mes mains s'agrippant fermement autour de sa taille. Ce n’est pas sa conduite qui me fait peur, mais cette angoisse sourde qui s'est glissée en moi.
Soudain, Samuel ralentit et se gare sur un chemin étroit en béton, à deux pas du bar où nous devions retrouver Bruno. Il sent mon trouble, bien mieux que je ne pourrais l’exprimer.

— Alex, tout ira bien, me murmure-t-il en posant sa main sur mon épaule. Je reste silencieux, serrant les dents. Que peut bien nous annoncer Bruno ? Depuis toujours, il s’en est sorti et dans toutes les situations, toujours le roi des blagues et des plans fous.
— Tu te souviens, reprend Samuel, quand il avait collé la chaise du prof en classe ? On n’a su que c’était lui qu’une semaine après !
Je ne peux m’empêcher de sourire.
— Et cette fois où il a lâché les rats du labo dans la cantine ? Samuel rit doucement en repensant à ces petites bestioles et aux élèves en train d'hurler.
— Et ce fameux soir, quand il a convaincu son ex copine de mettre son nez dans une bouteille ? On l’a retrouvée aux urgences, incapable de dégager son nez ! Et malgré tout ça, il a toujours ce charme irrésistible…
Nous échangeons un regard complice, nos sourires teintés d’une pointe de nostalgie. Puis, le silence nous gagne. Nous savons que ce moment d’insouciance est suspendu, comme une bulle prête à éclater.

En entrant dans le bar, Samuel m’attrape la main et m’embrasse doucement sur le front, un geste qui m’apaise à peine. Au loin, Bruno est là, affaissé sur le canapé. Nous avançons vers lui ; son regard est terne, ses yeux, cerclés de fatigue. Il nous observe, puis détourne les yeux. Je n’ai jamais vu Bruno aussi abattu. D’une voix tremblante, il murmure enfin :
— Mon père… il a fait un AVC il y a trois jours. Il est dans le coma, stable pour l’instant… On se relaie avec Hackett pour gérer le bar, mais tout me paraît si insurmontable. Je lui avais pourtant dit de se ménager…
La douleur dans ses yeux est presque insoutenable. Puis, brusquement, sa tristesse bascule dans une colère sourde.
— Ce bar… c’est une ruine ! Les caisses sont vides, les factures s’amoncellent, et maintenant, c’est moi qui dois gérer tout ça. Je ne suis pas fait pour ça !
Je lui prends la main et murmure doucement :
— Bruno, respire. On va trouver une solution. Samuel et moi, on est là, avec toi.
En un instant, notre jeunesse insouciante s’est évaporée, nous plongeant dans une réalité brutale et impitoyable.

Pendant ce temps, à l’hôpital Ella Baker, je m'approche de l'accueil en m'adressant à l'agent d'accueil.
— Bonsoir, je viens voir Madame Consuelo Sundberg.
L’hôtesse me donne le numéro de la chambre. Je suis inquiète car je ne sais pas ce qui est arrivait à Consuelo.
Je frappe à la porte de sa chambre et un sourire de soulagement illumine mon visage en pénétrant dans la chambre.
Consuelo est là, blottie avec un minuscule bébé qui est posé paisiblement sur sa poitrine.
— Bonjour Consuelo. Je ne pensais pas que ce petit bout serait aussi pressé, j'étais très inquiète quand j'ai reçu l'appel de l’hôpital, si j'avais su j'aurais apporté un cadeau !
— Ne t’en fais pas, répond Consuelo avec douceur. Ce petit Esteban est arrivé un peu plus tôt que prévu. Il m’a bien surprise, mais tout s’est bien passé.

Gabrielle observe ce tableau attendrissant, ce moment de peau à peau où l’enfant s’apaise contre le cœur de sa mère.
— Esteban, c’est un beau prénom. Un hommage, je suppose ?
— Oui, à mon père. Le choix s’est imposé à moi dès que je l’ai vu.
Un léger silence s’installe, puis Gabrielle prend une inspiration :
— Ne crois-tu pas qu’Esteban devrait connaître son père ?

Consuelo détourne le regard, ses traits se durcissant légèrement.
— C’est mon choix, Gabrielle. S’il veut le retrouver plus tard, je ne l’en empêcherai pas. Mais pour l’instant je ne veux absolument pas, et ce sujet est clos.
J'acquiesce, tout en me demandant si elle ne changera pas d’avis un jour, elle a toujours gardé secrète l'identité du papa d'Esteban.
Je prends mon téléphone pour immortaliser ce moment entre Consuelo et son bébé, mais je remarque des appels manqués du cabinet. Je m’excuse auprès de mon amie et m’éclipse à contrecœur afin de pouvoir téléphoner à l'extérieur de l'hôpital.

— Harvey, vous devez venir tout de suite, je dois vous parler d’un nouveau client.
— Très bien Norbert, j’arrive…

Je retourne dans la chambre.
— Je suis sincèrement désolée Consuelo mais je dois y aller, j’ai une urgence.
— Déjà, mais cela fait à peine quinze minutes que tu es là…
— Je sais bien mais c'est très urgent quand j’aurai mon cabinet, tu verras, ce sera différent.
— Avec ton patron, tout est urgent, comment va-t’il faire quand tu auras ta famille ? Tu ne t’aperçois pas que ta vie sociale est devenue très limitée et que tu te condamnes toi-même à être malheureuse…
— J’ai l’impression d’entendre ma mère. Ce n’est pas dans mes projets, ma famille pour l’instant, c’est mon travail…
— Tu verras, quand ce sera ton tour, tu changeras d'avis. Vas-y, file, on s’appelle plus tard…
Les liens humains se tissent de manière complexe, mêlant soutiens silencieux et mains tendues dans l’obscurité. Peut-être est-ce là, dans ces moments de fragilité et d’incertitude, que nous comprenons la véritable essence de l’amitié, de l’amour, et des choix qui façonnent nos vies.
Dis-moi tout
Les bienfaits du peau à peau pour le bébé
Plusieurs effets positifs du peau à peau ont été observés chez les nouveau-nés :
Stabiliser la température du corps
Un bébé sera plus au chaud en peau à peau que s’il est tout simplement déposé tout habillé dans les bras de sa mère. Des études ont révélé que la température des seins augmente de 0,5 °C en 2 minutes lors du peau à peau et demeure ainsi jusqu’à 10 minutes après qu’il soit terminé. Cette chaleur se transmet au bébé. La température du talon des bébés en peau à peau est plus élevée de 2 °C que celui des bébés déposés habillés dans les bras de leur mère.
Stabiliser la respiration et le rythme cardiaque
Les bébés en peau à peau ont moins d’épisodes d’apnée. Leur rythme cardiaque est aussi plus stable.
Stabiliser le taux de sucre
Les bébés en peau à peau ont des taux de glucose sanguin plus élevés. Cela diminue donc le risque qu’ils fassent de l’hypoglycémie.
Faciliter l’allaitement
Lorsque le bébé est en peau à peau, il fait instinctivement les bons mouvements pour prendre le sein. La première tétée peut alors avoir lieu plus tôt. Les bébés en peau à peau sont également plus nombreux à téter de la bonne façon. De plus, la production d’ocytocine provoquée par le peau à peau stimule le réflexe d’éjection du lait chez la mère. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir du lait couler des seins de la mère durant le peau à peau. Le peau à peau favorise donc l’allaitement exclusif, et les mères qui ont connu le peau à peau allaitent plus longtemps. Ces mères ont d’ailleurs davantage confiance en leur capacité à allaiter.
Diminuer les pleurs
Lorsque le bébé est séparé de sa mère tout de suite après l’accouchement, cela lui cause un stress. Il exprime alors sa détresse par des pleurs. Au contraire, le peau à peau crée un sentiment de relaxation pour le bébé. Les nourrissons qui sont dans un berceau pleurent environ 10 fois plus que ceux qui sont en peau à peau. Selon une étude, les bébés en peau à peau avec leur père arrêtent de pleurer dans les 15 minutes suivantes. De plus, être en peau à peau pour une heure diminuerait les niveaux d’hormones de stress chez le bébé.
Réduire la sensation de douleur
Certains bébés doivent subir des piqûres au talon, des prises de sang ou des injections. Le fait d’être en peau à peau au moment de ces interventions peut diminuer la douleur qu’ils ressentent.
Source : Naitreetgrandir.com
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