Chapitre 1 : Une nouvelle journée
- shwdolls
- 25 oct. 2024
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 nov. 2024
Gabrielle : Un matin chargé de promesses

L'aube n'était encore qu'une promesse quand je fermais la porte derrière moi. Le déclic de la serrure semblait résonner dans le silence de la ville endormie. Il était à peine cinq heures, et pourtant, la rue m'appartenait. Le bitume, encore froid sous mes pas, absorbait mes pensées brouillées par une nuit blanche passée à décortiquer des dossiers.
La brume matinale s'élevait doucement, effleurant les façades grises des immeubles, comme un souffle d’un monde ancien. J’aimais ce moment. Chaque pas était une invitation à la réflexion, à la clarté. L'air, chargé de l'odeur d'herbe fraîchement coupée, transportait avec lui des échos d'histoires à la fois familières et lointaines.
La ville, ma ville avec ses rues sinueuses et ses parcs immobiles, semblait à la croisée du passé et de l’avenir. Suzanne, ma voisine, déjà dehors avec son chien, me fait un signe de la main. Ses yeux pétillants dissimulaient une vie entière d’aventures que je n’aurais jamais le temps d’entendre en entier. Ses histoires, aussi invraisemblables que fascinantes, ajoutaient une touche de couleur à mes matinées. Mais pas ce jour car le temps me filait entre les doigts.
Chaque matin, et parfois le soir si mon emploi du temps le permet, je trouve refuge sur un banc du parc. Je m’assois et je laisse mon regard se perdre parmi les arbres. Le lever du soleil peint peu à peu le ciel de couleurs changeantes, et je ferme les yeux, me laissant bercer par le chant des oiseaux et caresser par une légère brise. Ce moment de calme est vital pour moi, c’est mon rituel apaisant avant de plonger dans le tumulte du travail.

Je suis Gabrielle, avocate au cabinet « Filip & associés », un lieu aussi charmant qu’un vieux livre oublié. Le cabinet, avec ses taches de café et son papier peint d’une autre époque, pourrait repousser certains, mais il y a du charme dans cette décrépitude et mon patron, Norbert, est un personnage à part entière, un mélange de génie et de folie, toujours sur le fil du rasoir. Il me traite toujours un peu comme une stagiaire, bien que mes responsabilités aient largement dépassé ce cadre.
Alex : Un matin chargé de promesses

Les souvenirs de la fête célébrant la fin de mes études flottaient encore dans mon esprit embrumé, enveloppés dans un doux brouillard de musique, de rires et de lumière tamisée. J’émergeais lentement des vestiges de cette nuit, avec la sensation que la réalité peinait à me rattraper. Les rideaux, à moitié tirés, laissaient passer une lumière pâle, trop forte pour mes yeux encore fatigués.
J'ai toujours eu un don pour faire durer la fête, pour rendre chaque moment plus intense que le précédent, et pour entraîner les autres dans cette énergie. Tout le monde savait que la nuit serait longue, pleine de surprises et de rires.
J'ai toujours adoré l’effervescence des soirées, les discussions qui s’étiraient au gré des verres, les éclats de musique qui vibraient dans l’air. La fin des études n’était qu’un prétexte de plus pour célébrer. Chaque éclat de rire, chaque mouvement sur la piste de danse était un rappel que je vis l’instant présent, qu’elle savait profiter de la vie, sans me soucier du lendemain afin de vivre ces moments à fond.


Je m’appelle Alexandra mais tout le monde m’appelle « Alex » Je venais d’obtenir mon
diplôme dans le domaine du stylisme. Cette fête était vraiment fantastique, les camarades de ma promotion étaient tous présents et nous avons dignement fêté cet évènement. Quelqu’un frappa doucement à la porte de ma chambre. Je peine à ouvrir les yeux. Je regarde mon réveil, il est déjà 10h30. Cinq petites heures de sommeil - certainement insuffisantes, mais inévitables après une soirée aussi mémorable.

C’était Kumiko, ma sœur, toujours là pour veiller sur moi. Elle entra silencieusement, une tasse fumante à la main. Ses yeux reflétaient une tendresse infinie, une présence qui me réchauffait autant que le café qu’elle venait de poser sur ma table de nuit. Je lui adressai un sourire encore flou.
« Alex, c'est bien tu es réveillée, Samuel vient d' appeler, il sera là d’un moment à l’autre. Il n’arrivait pas à te joindre sur ton portable. Un bon café pour te remettre sur pieds, tu en as bien besoin, vu ton état quand tu es rentrée. Tu as vraiment de la chance, moi Papa ne me laissait pas sortir» dit-elle en soupirant, avant qu’elle ne s’éclipse en refermant délicatement la porte.

Il n’y avait pas de temps à perdre. Samuel, mon partenaire de toujours, devait déjà être en route. Nous avions de grands projets aujourd’hui : démarcher des agences de mode pour débuter notre carrière. L'excitation palpitait doucement, étouffée sous les vestiges de la nuit, mais elle grandissait. Pourtant, une nervosité soudaine s'insinua en moi.

À six heures, je suis déjà devant le cabinet. Dès que j’ouvris la porte, je fus accueillie par cette odeur tenace de café refroidi. La cafetière, oubliée et toujours allumée, semblait grogner dans le coin de la cuisine. J’ouvris rapidement la fenêtre pour chasser l’odeur stagnante, je m’installa à mon bureau, allumant mon ordinateur et je pris une profonde inspiration avant de me plonger dans ma boîte mail. Ainsi commençait ma journée de travail.
Vers huit heures, la secrétaire et mes confrères sont arrivés brisant le silence de leur clavier et de brefs saluts. À 8h30, comme un coup de tonnerre régulier, Norbert, mon patron, fit son entrée. Il se dirigea droit vers moi et hurle : « Harvey !! »
Tout le monde se figea, les portes se refermaient doucement, la secrétaire échangea un regard lourd avec moi. Qu'allait-il encore me reprocher ? Serait-ce le jour où il a décidé de me licencier ? Impossible, mes dossiers sont irréprochables. La porte de mon bureau s’ouvrit brusquement.

Alors que je me préparais à lui répondre, mon téléphone vibra. Étrange, à cette heure. Je jetai un regard nerveux vers Norbert, qui était toujours à l'affût de la moindre erreur. Une impulsion me poussa à décrocher : « Madame Harvey ? C’est l’hôpital Ella Baker… Il faut que vous veniez tout de suite. »
L'air, devenu soudain étouffant, pesait sur mes épaules. Les murs du bureau semblaient se rapprocher, alors que la voix au bout du fil résonnait encore dans ma tête. Ma main tremble légèrement en tenant le téléphone. Quelles nouvelles m’attendent de l’autre côté de cette ligne, au-delà des murs de mon bureau déjà trop étouffant ? Quelque chose de plus lourd que tous les dossiers que j'avais pu traiter.
Je dévalais les escaliers à toute vitesse lorsque j'entendis la sonnette retentir. Samuel, toujours fidèle à lui-même, se tenait là, son visage habituellement enjoué marqué d’une pâleur inhabituelle. Il me tendit son téléphone d'une main tremblante. Mon cœur se serra avant même qu'il ne parle.

« Alex… c’est Bruno. Il faut que vous veniez au bar, tout de suite… C’est mon père… »
Sa voix se brisa. C'était la première fois que j'entendais Bruno pleurer. Une vague d’angoisse monta en moi. La journée avait commencé sous les promesses d’un avenir radieux, mais le destin semblait avoir d’autres plans, bien plus sombres.
Sans un mot de plus, je ferme la porte derrière moi, prête à affronter ce qui nous attend Quelle que soit la crise, Samuel et moi serions là pour Bruno, tout comme il l’aurait été pour nous. C’est dans ces moments-là que les liens se renforcent, se solidifient dans les épreuves partagées.
La journée s’annonçait magnifique, c'était une belle journée.
Chaque instant est si précieux…
Dis-moi tout
L’interprète original de la chanson "Lovely day" est Bill Withers.
Bill Withers est né le 4 juillet 1938 à Slab Fork (Virginie-Occidentale) et est mort le 30 mars 2020 à Los Angeles, c’ est un auteur-compositeur-interprète américain, actif de la fin des années 1960 au milieu des années 1980. Il est l’un des plus célèbres représentants de la musique soul et Rhythm and Blues, ainsi que l’un des plus repris. En 2015, il est introduit au Rock and Roll Hall of Fame .
Ces chansons ont été très souvent reprises par les plus grands noms : Michaël Jackson, Isaac Hayes, Grover Washington, Jr, Will Smith…
Les chansons les plus connues : Lean on me, Ain’t no sunshine, Lovely day, Just the two of us…
« Lovely day » a été reprise notamment par Mike Francis, Kirk Franklin, Luther Vandross, Tupak Shakur, Alt-J , José James...
Source : Wikipédia
C'est génial de pouvoir relire le point de départ de ces aventures, et de voir Kumiko dans son ancienne vie ! 🤗😘